tout sur la plume

Publié le par nanus

   Structure

 La plume se compose d'un axe central, creux à sa base, le calamus qui naît dans l'épiderme et plein dans sa partie principale, le rachis.
Le rachis porte des « barbes », insérées en deux séries de part et d'autre de l'axe dans un seul plan, et enchevêtrées par des « barbules » perpendiculaires munis d'innombrables crochets minuscules. L'ensemble des barbes situées du même côté du rachis est appelé vexille. La vexille externe (visible quand l'aile est repliée) est souvent plus étroite que l'interne.
Lorsque la base inférieure du rachis peut comporter une plume secondaire, celle-ci est appelée hyporachis.

Développement

    La plume pousse sur une dépression de la peau appelée follicule. Des cellules germinatives commencent à proliférer très rapidement et forment une gaine rigide entourée d'un tube qui sort rapidement du follicule. Le tube appelé papille contient des vaisseaux sanguins et des nerfs appelés pulpe. Après quelques jours la gaine stoppe sa croissance et la plume commence à sortir. Cette gaine va ensuite disparaître par usure, laissant apparaître le calamus qui à son extrémité n'est plus qu'une structure morte appelée rachis. La plume est alors maintenue par des tissus musculaires implantés d'un même côté sur le rachis.

    Le pigment de mélanine des plumes est dû aux organites appelés mélanosomes, organites siégeant dans le cytoplasme des mélanocytes situés dans le calamus. Ces cellules transmettent leurs mélanosomes aux cellules médullaires présentes dans la partie centrale des barbes. Les mélanosomes migrent durant toute la croissance de la plume.

    La plume ayant une durée de vie limitée, ce processus recommencera à la prochaine mue.

    Il existe souvent des différences substantielles entre les rémiges et rectrices d'adultes et de juvéniles de la même espèce. Parce que toutes les plumes des juvéniles poussent en même temps, elles sont moins douces et de moins bonne qualité que les plumes adultes dont la pousse s'étale sur un temps plus long.Des problèmes alimentaires (cf #Variations alimentaires) peuvent alors causer des stries de croissance sur les plumes qu'il est possible d'étudier avec une technique appelée ptilochronologie.

    En général, les juvéniles ont des plumes qui sont plus étroites et plus pointues, ce qui est particulièrement visible dans le cas de rapace en vol. Les plumes d'un juvénile sont de longueur plus uniforme et les bords plus dentelés, surtout dans le cas des rapaces. Les rémiges des adultes peuvent être de longueurs et de résistances différentes mue après mue, d'une année sur l'autre. D'une façon générales chez les jeunes, les rectrices, les primaires externes et secondaires sont plus longues tandis que les primaires internes sont plus courtes. Cependant, chez les espèces de Ciconiiformes à rectrices particulièrement longues comme le Milan à queue fourchue, Messager sagittaire, Bondrée apivore les rectrices, de même que les rémiges chez les Buteo, peuvent être plus courtes chez les juvéniles. Certains scientifiques pensent que ces différences peuvent aider les jeunes oiseaux à compenser leur inexpérience et leur musculature plus faible limitant leur capacité au vol battu.

 L'usure

    Les deux principaux mécanismes provoquant l'usure des plumes sont le frottement et l'action de la lumière. Les plumes des ailes voient leur rigidité et la portance diminuées suite à cette usure. La couverture thermique est également moins bonne.

    La lumière agit sur la kératine et le pigment des plumes. Comme les rémiges se recouvrent partiellement, seules les extrémités qui sont exposées au soleil s'usent plus vite. Elles se décolorent d'abord, puis la structure des barbules se détériore et celles-ci se séparent. Les rachis finissent par se casser. Les rectrices s'écartant les unes des autres pour fonctionner, ce mécanisme use beaucoup les plumes.

L'étude de l'usure des plumes permet de connaître la période du cycle de mue de l'oiseau. Les espèces migratrices ont souvent des plumes plus usées.

Différents types de plumes

    On distingue plusieurs types de plumes :

 Les pennes


    Les plumes les plus longues des ailes et de la queue sont appelées pennes. Il existe deux grands groupes de pennes, les rémiges et les rectrices.

-    Les rémiges sont fixées aux ailes. Les rémiges primaires, prenant appui sur les os des phalanges et du métacarpe, sont les plus longues et participent à la forme générale de l'aile. Les oiseaux actuels en ont de 9 à 11 sur chaque aile. Les rémiges secondaires sont plus courtes et insérées au niveau de l'avant-bras (cubitus). Les oiseaux actuels en ont de 6 (Colibris) à 38 (Albatros) par aile. Certaines espèces (albatros, puffins et certains canards) présentent des rémiges tertiaires, au niveau de l'humérus. Les alulas, aussi appelées rémiges polliciales ou plumes bâtardes sont des plumes plus petites, fixées au niveau du 1er doigt, et pourrait faciliter le vol à faible vitesse.

-    Les rectrices sont fixées sur la queue.


Les tectrices


     Les plumes tectrices ou plumes de couverture désignent le duvet (formé de plumes légères dont les barbes ne sont pas enchevêtrées) et les plumules ou semi-plumes, qui sont des très petites plumes sur les tarses. Les plumes de duvet sont très abondantes chez certaines espèces (canards, oies...) ; elles sont parfois arrachées par l'oiseau sur son propre corps afin de garnir le nid. Certaines espèces (outardes, hérons, certains passereaux) possèdent des touffes de duvet particulier, dont l'extrémité se désagrège en une poudre utilisée pour l'entretien des plumes(ces espèces ont généralement une glande uropygienne plus réduite que la moyenne).

Les plumes sensitives

-    Les filoplumes sont réduites à un rachis filiforme porteur de quelques barbes au sommet. Elles sont mêlées aux autres plumes de contour auprès desquelles elles sont implantées et leur base est bien innervée ; elles aident vraisemblablement l'oiseau à mettre ses plumes en place lors de sa toilette.

-    Les vibrisses ou plumes sétiformes sont des plumes tectrices modifiées, très fines, disposées le plus souvent sur le front et les commissures des yeux et au coin du bec, leur majeure partie (distale) étant dépourvue de barbes et réduite au rachis. 


Plumes particulières


    Les plumes trichoptiles ou néoptiles sont des plumes de couvertures qui ont l'air de cheveux. Les trichoptiles ont un rachis qui se sépare en trois branches. Les termes herls, hackles, sabres, quills, définissent des plumes particulières pour des espèces précises.

 Implantation

    L'implantation des plumes ne se fait pas au hasard mais sur des zones de la peau appelées ptérilies. Les zones où les plumes ne poussent pas sont appelées aptéries. Seuls les Spheniscidae et les ratites ne répondent pas à ce schéma. Le plumage paraît uniforme du fait de la différence de taille des plumes. Ceci est particulièrement visible chez les juvéniles. Les petits Trochilidae éclosent avec une rangée de plumes dorsales, qui leur permettent de détecter par vibration l'arrivée de leurs parents.

Tous les oiseaux ne disposent pas de la même quantité de plumage. Le plumage représente jusqu'à 50 % du poids chez les Fregatidae, 30% chez les passereaux. Le nombre de plumes peut également beaucoup varier selon les saisons. Le bruant à gorge blanche passe de 2600 env. en février à 1500 env. en octobre. Le cygne américain, dispose lui, lors de sa saison la plus couverte, de près de 25000 plumes tandis que les oiseaux-mouches ne disposent que d'environ 1000 plumes dans leur saison la moins couverte.


Convention de numérotation et identification

    Chaque plume, en fonction de sa position et donc de son utilité a une forme différente. Les ornithologues ont créé une convention pour attribuer un identificateur à chacune d'elles. Ainsi les rémiges primaires sont identifiées par un P suivi de son numéro d'ordre. Les rémiges secondaires sont identifiées par un S, les tertiaires par un T et les rectrices par un R, Al pour les alulas. Pour la majorité des auteurs, le dénombrement commence de l'avant vers l'arrière, les rectrices sont numérotées de part et d'autre du centre vers l'extérieur. Chaque espèce dispose d'une formule alaire différente. Elle peut permettre l'identification d'oiseaux. Les spécialistes peuvent même déduire l'espèce d'un oiseau à partir d'une seule plume.


    La connaissance des différentes plumes de l'aile est indispensable pour la compréhension des caractéristiques de la mue.

    Certaines espèces comme les anatidés du genre Anas ou des perroquets du genre Amazona possèdent sur le dos des ailes une barre iridescente appelée miroir, d'autres espèces disposent d'homochromie mimétique comme des ocelles par exemple. Ces caractéristiques peuvent être primordiale pour l'identification d'un oiseau.

Les plumes

    Le terme plumage fait référence, à la fois aux coloris des plumes et à leur disposition. Les motifs et les couleurs du plumage varient entre les espèces et sous-espèces, et peuvent également varier entre les différentes classes d'âge, de sexe, et les saisons. C'est une des manières les plus usuelles de reconnaître les espèces.

Implantation des plumes

    On distingue plusieurs régions d'implantation des plumes dont plusieurs noms sont en rapport avec le vêtement :

  • la cape ou le manteau : la partie supérieure (le dos) du plumage,
  • le bonnet ou calotte : la partie supérieure de la tête ; lorsque les plumes sont érectiles, on parle de huppe (quelquefois improprement appelée crête). Certains oiseaux présentent des touffes de plumes dressées sur la tête, appelées aigrettes, qui peuvent (par exemple chez les hiboux) faire penser à des oreilles, mais ce n'en sont pas.
  • la bavette : la partie sous le bec.

La couverture parotique, sur la joue

La couverture scapulaire, sur l'épaule

Les miroirs, des bandes de couleur sur les rémiges

Les plumes scapulaires désignent une partie du plumage de l'aile venant recouvrir les épaules de l'oiseau au repos.

Couleurs des plumes

    Les pigments des plumes sont de deux types, les mélanines (noir) et les caroténoïdes (jaune au rouge). Cependant certaines couleurs, dites structurales, ne sont pas dues à la pigmentation. Ainsi, bien que de nombreux oiseaux disposent de plumes vertes ou bleues, comme les espèces du genre Pavo ou les Psittacidae, ils ne synthétisent pas de pigments de ces couleurs. De nombreuses espèces ont des plumes blanches comme les aigrettes, mouettes, spatules. Le blanc résulte de l'absence de pigmentation mais également de la réflexion totale du spectre lumineux.

Couleurs pigmentaires

    Les pigments obtenus à partir des mélanines peuvent aller du noir, comme pour le choucas au brun clair voire au jaune comme pour certaines espèces de Corvidae. Ils sont directement synthétisés par l'oiseau. Il n'en est pas de même pour les pigments caroténoïdes qui peuvent, suivant les espèces être soit synthétisés soit obtenus par la nourriture. Les Psittacidae synthétisent la Psittacine tandis que les flamants, certains serins, etc., trouvent ces pigments dans leur alimentation. Dans ce dernier cas, les caroténoïdes ne subissent pas ou peu de transformations chimiques avant de se déposer dans les plumes. La couleurs peuvent alors varier en fonction de l'alimentation et donc de la saison.

    L'accumulation des pigments varie avec l'âge de l'oiseau.

Couleurs structurales

    C’est grâce à un phénomène optique expliquée dans le cadre de la diffusion Rayleigh, que ces couleurs sont visibles. Ce phénomène est identique à celui qui permet la coloration des yeux chez l’homme. Les couleurs bleues ou vertes, grâce à l’effet Tyndall, se visualisent sur les barbules sans que celles-ci ne contiennent de pigment. Les rayons incidents aux barbules rencontrent des microgranules de mélanine (noire) de très petite taille et peu concentrées, ces microgranules réfléchissent donc les ondes bleues et laissent filtrer les rayons à grande longueur d’onde.

    La combinaisons des différents pigments et de ces phénomènes optiques permettent une très grande variété de couleurs. Les éleveurs d’oiseaux de compagnie mettent en place des sélections de reproduction afin de produire les teintes désirées.

 Irisation

    Certaines espèces sont connues pour avoir des plumes iridescentes, comme les oiseaux-mouches mais aussi les guêpiers, quelques canards, les corbeaux, etc. Comme pour les teintes bleues et vertes, c'est la structure du réseau de barbules qui est responsable du phénomène. Une partie des rayons est réfléchie par des pigments situés sous les microgranules (cas des plumes vertes qui contiennent des pigments jaunes), le reste des longueurs d'ondes est absorbé par des microgranules très concentrées. Ainsi la plume selon l'angle ne présente pas le même ton de couleur. Les barbules des rectrices des Pavo sont limitées par 3 couches fines (0,4 µm) de kératine. La lumière blanche est décomposée et peut donner toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.


Variations des plumages

    On observe des variations de plumages entre les individus d'une même espèce. Ces variations sont dues à plusieurs facteurs, la production d'hormones, des facteurs d'ordre génétique, et le moins connu et le plus discuté, des facteurs nutritionnels. Les oiseaux changent de plumage au cours de mues, les couleurs peuvent changer en fonction des saisons pour certaines espèces. Ces différentes variantes de plumage sont appelées « formes » et ces espèces sont dites polymorphiques.

Variations endocriniennes

    Les plumages peuvent beaucoup varier en fonction des sexes, des saisons ou de l'âge des individus.

Les poussins, qui peuvent à l'éclosion être entièrement nus (ex : pic-vert), partiellement couvert de duvet (ex : rouge-queue à front blanc) ou entièrement couvert de duvet (ex : poussins nidifuges) vont progressivement acquérir un premier plumage d'immature. Les juvéniles auront dans la plupart des cas un plumage différent des adultes, ou semblable à ceux des femelles. Ce plumage immature laissera la place au plumage d'adulte lorsque l'oiseau aura atteint la maturité sexuelle.

Les mâles sont, en général, plus colorés, au moins de la période des parades nuptiales à la fin de la période de reproduction. La mue automnale (pour les espèces nordiques) leur permettant d'acquérir une livrée plus discrète.

    On parle de plumage éclipse, lorsque les mâles d'une espèce possèdent un plumage de parade nuptial différent de celui de la saison d'hivernage en générale cryptique, comme c'est le cas par exemple pour les mâles de sarcelle d'hiver.

    Les femelles de certaines espèces sont connues pour choisir leur mâle en fonction, entre autres, de la couleur de leur plumage, les mâles aux couleurs les plus chatoyantes sont supposés être en meilleur santé. Les femelles et les juvéniles, aux couleurs plus ternes, sont en général mieux camouflés, quoique certains mâles incubent également. Les espèces dites polymorphiques, sédentaires ou non, peuvent connaître des mues saisonnières, leur plumage changeant selon les saisons. Le chardonneret jaune est un exemple de toutes ces variations de plumage.

Ces variations sont d'origine endocrinienne.

Variations génétiques

    Certaines espèces disposent d'une importante variation de plumages en fonction des individus comme chez les Cuculidae ou les Strigiformes. Elles sont principalement dues à des raisons génétiques et peuvent s'étendre à l'ensemble du plumage ou à quelques zones. Une des plus célèbre de ces anomalies est l'albinisme comme chez le merle blanc, un oiseau quasi-mythique. L'albinisme, relativement rare, est liée à l'absence de l'enzyme tyrosinase. Une autre anomalie ne causant que des taches blanches est appelée leucisme et semble héréditaire et parfois liée au sexe. Une pigmentation rouge ou jaune anormale étant respectivement l'érythrisme et la xanthochromie. On a observé pour les hirondelles de cheminée exposées aux radiations de la catastrophe de Tchernobyl que 13% d'entre elles présentent des taches de dépigmentation liées à des mutations.

    Les éleveurs d'oiseaux de compagnie, de Psittacidae et de serins notamment, cherchent à reproduire ces anomalies génétiques, des mutations naturelles, par croisements sélectifs afin de rendre les oisillons produits plus rares et plus chers.

    Un autre type de variation génétique du plumage concerne la longueur des plumes. Par exemple, le coq domestique de la variété Onagadori présente trois mutations : une empêchant la mue des rectrices, et deux favorisant leur croissance. Il s'ensuit une croissance démesurée et continue des plumes de la queue, dont la longueur atteint souvent 5 ou 6 m, voire (comme dans le cas du record actuel) 11,3 m.


Variations alimentaires

    On observe dans de nombreuses études que dans le cas de carence alimentaire il apparaît d'une part des marques blanches sous les rémiges et surtout sous les rectrices et d'autre part un manque de barbes, mais ces études ne permettent cependant pas de conclure avec certitude On a observer que la présence de lysine dans l'alimentation favorise la croissance des plumes et l'absence des taches, la lysine influant la production de tyrosinase mais ce ne peut être la seule cause. Ces altérations se traduisent par des barres de croissance qui fragilisent les plumes, qui se cassent à cet endroit à la fin de la saison. La ptilochronologie propose d'étudier la santé alimentaire des oiseaux en les étudiant.

Certains auteurs pensent que d'une part la sous-alimentation entraîne assez rapidement des dépigmentations au niveau des jeunes plumes et que d'autre part on observe une proportionnalité entre la durée de la famine et la taille des marques. Ces marques dans ce cas, seraient liées à la diminution du flux sanguin causant un moindre afflux des produits chimiques précurseurs des couleurs dans le calamus. Ceci expliquerait la différences de positions et de formes de ces marques entre les juvéniles et les adultes, pour qui la pousse est plus étalée.

Rôles et particularités

    On connaît de multiples fonctions du plumage chez les oiseaux modernes. La fonction d'isolation thermique est la plus évidente mais il joue aussi un rôle primordial dans la communication visuelle tout au long des cycles de vie de l'oiseau. La couche de plumes tectrices protège aussi les oiseaux des chocs mécaniques, de l'humidité et des radiations solaires. En outre, le plumage peut jouer un rôle mimétique vis-à-vis des prédateurs, comme signal de dissuasion (cas du Coucou shikra qui ressemble à l'épervier shikra) ou comme camouflage (cas du plumage dit « cryptique » du Petit-duc africain). Les primaires des oiseaux-mouches produisent des bourdonnements particuliers qui leur servent à communiquer. C'est le cas aussi par exemple du Manakin à ailes blanches dont les sons produits par leur seconde rémige extrêmement modifiée, leur servent lors de la parade amoureuse.

    Chez les Strigiformes, le bord des rémiges est pourvu de dentures appelées « sourdines », permettant l'assourdissement du bruit des ailes et un vol très silencieux.

Rôle des plumes dans la reproduction

    On sait que les femelles de certaines espèces évaluent la teinte du plumage des mâles qu'elles choisissent. C'est le cas par exemple de la mésange bleue ou du gorge-bleue. Le mâle de gorge-bleue ne disposant que de peu de plumes réfléchissant l'ultra violet mettra plus de temps à former un couple et aura moins de copulations hors couple. D'après la théorie de Ronald Aylmer Fisher, les femelles cherchent les mâles avec qui elles auront le plus de descendants parce que les plus beaux. Cependant, certaines les femelles de certaines espèces préfèrent les mâles avec un ornement handicapant. Amotz Zahavi explique, avec sa théorie du handicap, qu'elle choisissent le mâle avec le plus lourd handicap car celui-ci doit avoir de bons gènes pour survivre malgré cela. Ainsi, pour les espèces du genre Pavo, plus les plumes de queues sont longues, plus le mâle a du succès.

Rôle thermique

    Le rôle thermique intervient aussi bien pour protéger les oiseaux de la chaleur que du froid. L'oiseau renouvèle son plumage en fonction des saisons par la mue ce qui lui assure une meilleure protection. Mais il peut aussi changer le degré d'isolation en les ébouriffant comme les mammifères hérissent leurs poils. De cette manière les plumes emprisonnent plus d'air ce qui augmente le pouvoir isolant.

La sudation n'existe pas chez les oiseaux, les plumes empêcheraient l'évaporation de la sueur.

Cas spécifiques

Cas des oiseaux aquatiques

    La plupart des oiseaux vivant sur l'eau (canards, etc.) ont des plumes graissées qui assurent une étanchéité et empêchent le corps de se mouiller lors de l'immersion. Cette graisse est sécrétée par une glande située dans le bec et les oiseaux enduisent régulièrement leurs plumes (comme on rénove le calfatage d'un bateau...) en les faisant glisser une à une dans leur bec. Seul le cormoran se mouille et doit se sécher après la pêche. On peut alors les observer, alignés côte à côte sur les rochers, ailes écartées face au vent et au soleil.

    Certains duvets des rapaces ou des Ardeidae poussent continuellement sans muer. Les extrémités de ses plumes se désagrègent en poudre que ces oiseaux répandent lors de leur toilette pour imperméabiliser leur plumes. Les oiseaux marins s'en servent pour enlever le mucus des poissons. Par ailleurs ces derniers sont vulnérables aux plaques d’hydrocarbures dues aux marées noires qui détruisent l’imperméabilité de leur plumage et entraînent leur mort par noyade ou hypothermie.

Cas des oiseaux coureurs

    Tous les oiseaux possèdent des plumes, y compris les oiseaux qui ne volent pas. Elles illustrent les autres utilités des plumes pour les oiseaux.

Certains oiseaux, comme les Brassemers n'ont pas des plumes très différentes des oiseaux volants. Les kakapos possèdent des rémiges plus courtes, plus symétriques avec un bout plus arrondi que chez les autres Psittaciformes. Les barbules ont moins de crochets ce qui rend les plumes moins rigides. D'autres espèces comme les grèbes microptères ont un nombre de rémiges réduit. Les rémiges des ratites sont fines et non rigides, leurs barbules n'ont pas de crochets et donc les barbes ne sont pas enchevêtrés. Chez les Emeux les rémiges sont plus courtes. Les rémiges des casoars sont peu nombreuses et ne disposent que de cinq ou six barbes. Seules les Autruches conservent leurs rectrices chez les ratites. Ces plumes leurs servent à équilibrer leur trajectoire pendant les phases de course.

    Les Spheniscidae adultes ne possèdent pas de plumes différenciées, en outre se sont les seuls oiseaux pour qui elles poussent uniformément sur le corps. Leur plumes sont petites, rigides et faiblement incurvées et couvrent l'ensemble de leur corps à l'exception de leur pattes.

Cas des oiseaux volants

    Les plumes constituent la partie la plus importante du corps des oiseaux, les ailes, qui leur permettent de voler.

Selon le type de vol spécifique à chaque catégorie d'oiseaux, les plumes des ailes et de la queue auront une forme et un fonctionnement différent.

  • Les ailes des oiseaux effectuant des vols planés sur de longues distances (albatros) ont un allongement important (planeurs).
  • Certains oiseaux conjuguent le vol plané et le vol en piqué lorsqu'ils observent d'abord le paysage à la recherche d'une proie puis fondent sur elle. Leur aile est d'abord entièrement déployée puis se replie ensuite pour offrir une moindre résistance. Les fous de Bassan qui plongent à plusieurs mètres de profondeur dans l'eau pour pêcher allongent même leurs ailes le long du corps.
  • Les oiseaux au vol très rapide (par ex. l'hirondelle) ont des ailes courtes aux extrémités très fines et pointées vers l'arrière en forme de serpe (flèche importante des chasseurs).
  • Les aigles et les condors au vol plané lent ont à l'extrémité de leurs ailes quelques plumes écartées comme les doigts de la main qui permettent de profiter de la portance créée par le tourbillon (ailerette ou winglet), ce sont les émarginations. En outre, ils ont sur le bord d'attaque de leurs ailes, quelques plumes qui rabattent sur l'extrados l'écoulement d'air qui tend à se décoller en vol très lent à grande incidence (bec contre le décrochage, slat en anglais). Des alulas permettent des vols demandant moins d'énergie.
  • Certains oiseaux migrateurs volent en triangle, chacun profitant du tourbillon créé par l'animal qui le précède, l'animal placé en tête venant régulièrement se reposer en queue (comme au volley-ball).
  • Certains oiseaux se dirigent à l'aide de leur bec plat situé loin en avant du corps (plan canard) et ont par conséquent des plumes rectrices de très faibles dimensions.

    Le fait de couper les plumes, voire les phalanges, des ailes de certains oiseaux domestiques pour les empêcher de voler s'appelle l’éjointage.

Contraintes comportementales

Le toilettage

    Le toilettage est l'activité de confort la plus gourmande en temps de l'oiseau; C'est aussi une activité sociale, certains oiseaux se toilettant en couple. Par exemple, ils lissent leurs plumes avec les sécrétions cireuses de leur glande uropygienne. L'utilité de cette pratique est discutée mais il semble que cette cire agit sur la flexibilité des plumes et comme un agent antimicrobien en inhibant la croissance de bactéries dégradant les plumes, les oiseaux n'utilisent pas que de l'eau pour se nettoyer, plus de 250 espèces complètent ces sécrétions avec de l'acide formique tirées de fourmis. Certains passereaux prennent des « bains » de fumée sur les cheminées des maisons.

Ainsi les séances de toilettage peuvent être mutuelles. Certains oiseaux aiment également se baigner.

La mue

    La mue est un processus coûteux en énergie et ressources pour l'oiseau. Le mécanisme, la manière dont elle se déroule et sa durée varient d'une espèce à l'autre. On peut ainsi observer d'une à quatre mues par an. Au sein d'une même espèce elle dépend des saisons et permet aux oiseaux de disposer d'un meilleur camouflage ou d'arborer un plumage nuptial. Lorsque les mâles d'une espèce possèdent un plumage de parade nuptial différent de celui de la saison d'hivernage en générale cryptique, comme c'est le cas par exemple pour les mâles de sarcelle d'hiver, ce dernier est appelé plumage d'éclipse. La mue dépend aussi de l'âge de l'oiseau et de l'état général de celui-ci. Certains oiseaux s'enlèvent eux-même les plumes ou se grattent durant cette période. Toute perte de plume n'est pas nécessairement liée à une mue.

    On distingue la première mue des juvéniles qui leur fait perdre leur duvet et les mues saisonnières des adultes. Les phases sont les différents plumages en fonction des saisons, par exemple on parle de plumage prénuptial après la mue prénuptiale et de plumage de reproduction pendant la période de reproduction.

    La mue peut être progressive et laisser à l'oiseau la capacité de voler, ou être très rapide, laissant momentanément l'oiseau dans l'incapacité de voler (comme par exemple chez les Anatidés, les grèbes, les plongeons...) ou de plonger en eau froide (manchots).

 

Publié dans plumes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article